Ce “petit animal facile” est pourtant l’un des plus abandonnés (et personne n’en parle)

Par Lauriane Potin -

Longtemps considéré comme un animal « facile », le lapin paie aujourd’hui une méconnaissance persistante de ses besoins. Dans les refuges, ils sont pourtant nombreux à attendre une seconde chance.

lapin adoption

Un animal victime de nombreux préjugés

Le lapin souffre d’une image tenace : celle d’un petit animal silencieux, peu exigeant et parfaitement adapté à la vie en cage. Cette vision simpliste conduit de nombreuses personnes à adopter un lapin sur un coup de tête, sans réelle préparation. Or, le lapin est un animal sensible, intelligent et social, qui nécessite du temps, de l’espace et des soins spécifiques. Lorsque la réalité ne correspond pas aux attentes, l’abandon devient malheureusement fréquent.

Des abandons encore trop fréquents

Chaque année, les refuges et associations constatent une augmentation du nombre de lapins abandonnés, notamment après les fêtes ou les périodes estivales. Déménagement, manque de temps, coûts vétérinaires imprévus ou reproduction non maîtrisée sont autant de raisons invoquées. Contrairement aux idées reçues, le lapin n’est pas un animal « jetable » ou temporaire : il peut vivre plus de dix ans et demande un engagement sur le long terme.

Pourquoi l’adoption en refuge reste méconnue

Lorsqu’il s’agit d’adopter un lapin, beaucoup se tournent spontanément vers les animaleries ou les éleveurs, sans envisager les refuges. Le manque de visibilité des lapins en refuge, comparé aux chiens et aux chats, explique en partie cette situation. Les campagnes de sensibilisation restent rares, et les lapins sont encore trop peu représentés dans les événements d’adoption ou les communications grand public.

À cela s’ajoute une méconnaissance du rôle des associations spécialisées. Beaucoup ignorent que certains refuges accueillent exclusivement des NAC (nouveaux animaux de compagnie) et disposent d’une expertise pointue sur le lapin. Les futurs adoptants craignent parfois, à tort, des animaux « à problèmes », alors que la majorité des lapins en refuge sont simplement victimes d’un abandon humain, et non de troubles de comportement.

Adopter en refuge : un choix responsable et solidaire

Adopter un lapin en refuge, c’est offrir une seconde chance à un animal déjà fragilisé par l’abandon. Les refuges connaissent généralement bien leurs pensionnaires et peuvent orienter les adoptants vers le lapin le plus adapté à leur mode de vie. L’animal est souvent stérilisé, suivi médicalement et parfois déjà sociabilisé. Au-delà de l’acte d’adoption, c’est aussi un engagement éthique qui contribue à lutter contre la surpopulation et la banalisation de l’abandon.

Mieux informer sur les besoins réels des lapins et sur l’existence des refuges est essentiel pour changer les mentalités. En valorisant l’adoption responsable, il devient possible d’offrir à ces animaux attachants la place qu’ils méritent : celle de véritables compagnons de vie.