La face sombre de l’été : quand l’animal devient encombrant

Par Kareen -

Chaque été, le Fonds Saint Bernard constate une recrudescence de sollicitations de la part de particuliers souhaitant se "séparer" de leur animal de compagnie. Chats, chiens, lapins… Adop­tés parfois depuis plusieurs années, ces animaux deviennent soudainement encombrants à l’approche des vacances ou d’un changement de vie. Les messages reçus sont souvent empreints de désinvolture, parfois de cynisme, et traduisent une profonde méconnaissance — voire un déni — de la responsabilité qu’implique l’adoption.

La face sombre de l’été : quand l’animal devient encombrant

Les raisons invoquées à l'abandon sont, hélas, toujours les mêmes :

  • « Nous déménageons dans un logement sans extérieur »
  • « Notre fille est allergique »
  • « Je suis muté »
  • « Mon chat n’aime pas mon nouveau conjoint »
  • « Il miaule trop fort la nuit »
  • « Mon chien sent trop fort »

Tous ces "motifs" parfois stupéfiants et choquants émanent de vrais messages que nous avons reçus. Aucune de ces justifications ne peut masquer la réalité : l’animal n’est pas un objet dont on se défait au gré de ses contraintes personnelles.

Une mission claire : promouvoir l’adoption responsable

Le Fonds Saint Bernard n’est ni un refuge, ni une fourrière, ni une plateforme d’abandon. Notre vocation est de favoriser l’adoption responsable, en accompagnant les associations de protection animale dans leur mission. Ces structures sont aujourd’hui saturées, leurs bénévoles épuisés, et les moyens humains et financiers limités. Malgré cela, elles continuent d’agir avec compassion, professionnalisme et détermination.

L’été, triste saison de l’irresponsabilité

Chaque année à la même période, de nombreux animaux se retrouvent sur le bord de la route, abandonnés ou confiés dans l’urgence à des associations débordées. L’abandon est souvent camouflé derrière des termes plus acceptables : confier, placer, chercher une solution. Mais les faits sont là : il s’agit d’un abandon, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour l’animal et pour ceux qui le prennent en charge.

Plus grave encore, certains adoptants exigent une réponse immédiate, sans jugement, estimant qu’il est « normal » de pouvoir abandonner un animal en toute tranquillité. Et lorsque la réponse apportée ne va pas dans leur sens, ils se permettent de juger le ton employé, d’accuser les structures d’un manque de compassion. Cette inversion des rôles est inacceptable.

Un rappel essentiel : adopter, c’est s’engager

L’adoption est un engagement sur 10, 15, voire 20 ans. Un animal peut vieillir, tomber malade, avoir des comportements à gérer. Ce sont des évolutions naturelles, et elles doivent être assumées comme toute responsabilité familiale. Adopter, c’est faire un choix conscient et durable, qui ne peut être révisé au moindre obstacle.

Certes, des situations exceptionnelles (décès, hospitalisation, perte de logement…) peuvent justifier une demande d’aide. Dans ce cas, les associations et le Fonds Saint Bernard font de leur mieux pour accompagner les personnes concernées. Mais des motifs de convenance personnelle ou d’inconfort temporaire ne sauraient être considérés comme recevables.

Quelles alternatives à l’abandon ?

Avant de solliciter une structure associative, d'autres solutions existent :

  • Faire appel à un pet-sitter, à un voisin ou à un membre de la famille
  • Se renseigner sur les pensions animales
  • Consulter un vétérinaire ou un comportementaliste
  • Se tourner vers des solutions d’accueil temporaire

Ces démarches doivent être envisagées en amont, et non lorsque l’animal devient un « problème » à quelques jours d’un départ en vacances.

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Une position claire et assumée

Le Fonds Saint Bernard restera fidèle à sa mission : défendre la vie animale, promouvoir l’adoption responsable et soutenir les associations dans leur travail essentiel. Nous continuerons à alerter, à sensibiliser et à dénoncer les comportements irresponsables, même lorsque cela dérange.

Aux adoptants courageux, aux familles d’accueil dévouées, aux bénévoles infatigables : merci. À celles et ceux qui abandonnent sans remords : assumez vos choix, mais n’attendez pas de notre part un quelconque tampon de bonne conscience. Le Fonds Saint Bernard œuvre pour le respect de la vie animale, et non pour faciliter la cruauté ordinaire.

Un animal n’est pas un bien de consommation.

Un animal, ça ne s’abandonne pas. Jamais.

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