Le trafic d’animaux est le 3ème plus gros trafic après celui de la drogue et des armes. Il convient donc d’être extrêmement vigilant que ce soit lorsque l’on souhaite adopter ou céder un animal. Un seul mot d’ordre : vérifier et bien s’informer en amont avant de se lancer. Les sites de particuliers à particuliers sont à proscrire car les fraudes y sont monnaie courante. Tour d’horizon sur les points de vigilance à avoir.

L’adoption auprès d’une association de protection animale : le meilleur moyen de se prémunir des arnaques

Le Fonds Saint Bernard soutien les associations de protection animale.  Mais impossible de venir en aide à ces animaux s’il n’y a pas d’adoptants. Alors notre message est clair : n’achetez pas, adoptez ! En effet, plus nous achetons, plus la demande croît. Et cela incite à la reproduction et donc au trafic d’animaux, bien souvent au détriment du bien-être de l’animal.

L’avantage d'adopter en association est que vous êtes à l’abri des arnaques que nous allons vous exposer. En effet, toute association a un numéro RNA, qui est son numéro d’immatriculation. Vous pouvez le demandé pour vous assurer de son authenticité.  

En adoptant en association, vous aurez la possibilité de rencontrer les animaux et de signer un contrat d’adoption. Il vous garanti que,

L’association s’engage à vous céder un animal :

  • Ayant eu un suivi vétérinaire (vaccin, déparasitage, dépistage par ex.) ;
  • Stérilisé s’ils est en âge de l’être ;
  • Identifié comme l’exige la loi avant toute cession d’animal.

En contrepartie, l’association vous demandera :

  • Une somme d’argent pour l’adoption. Qui correspond à une participation aux frais vétérinaires déjà engagés par l’association pour l’animal (vaccins, identification, test détection maladie, et éventuellement stérilisation). Cette somme vous reviendra bien moins chère que d’adopter gratuitement un animal et vous charger vous-même des mêmes soins vétérinaires ;
  • Donner de temps en temps des nouvelles de l’animal (déménagement, perte, décès,..) ;
  • Vous retourner vers l’association dans le cas où vous ne souhaitez plus garder l’animal adopté.

Au-delà de vous prémunir contre une éventuelle arnaque, vous sauvez une vie et libérez une place pour la prise en charge d’un autre animal.

A lire également --> Pourquoi l'adoption en association est elle payante ? - Combien coûte réellement « l’acquisition » d’un animal ?

Comment détecter une annonce frauduleuse ?

Cas de l’animal vendu

Bien que la liste ne soit pas exhaustive soyez particulièrement attentif aux informations présentes dans l’annonce.

Le type même de l’annonce, attention aux :

  • Titres coupés ou incomplets. Qui démontrent souvent un copier/coller d’une véritable annonce qui a été reprise frauduleusement sur un autre site ;
  • Fautes d’orthographe. Même si nous en faisons tous, elles sont souvent un bon indicateur. Trop de fautes grossières doivent donc attirer votre attention ;
  • Aux types d’animaux proposés. Attention à ne pas vouloir acquérir n’importe quel type d’animal. Beaucoup d’espèces sont protégées et ne peuvent pas être domestiquées ou nécessitent un certificat. Outre le fait d’acheter des espèces sauvages et/ou protégées, sachez que le non-respect de la réglementation est punissable de 9 000 euros d’amende et de 6 mois d’emprisonnement ;
  • Chats et chiens de races très prisées avec des photos magnifiques et un prix dérisoire. Un chien ou chat pure race n’est jamais « bradé ». C’est exactement comme la vente d’un sac neuf d’un grand couturier sur internet à 200 euros vous savez que c’est une contrefaçon ou un trafic illégal. Certains personnes n’hésitent pas à voler des animaux à des particuliers pour s’en servir pour de la reproduction non déclarée. Soyez donc vigilant en n'alimentant pas ce type de pratique. 

Le contenu de l’annonce doit stipuler :

  • Le nombre d’animaux dans la portée ;
  • L’inscription ou non   de l’animal à un registre généalogique ;
  • L’âge de l’animal vendu qui doit avoir obligatoirement plus de 8 semaines - Le sevrage pourquoi est-ce important ?

Depuis le 1/01/2016, le contenu de l’annonce doit également OBLIGATOIREMENT comporter :

  • le N° de Siren du vendeur qui est OBLIGATOIREMENT déclaré comme éleveur auprès de la chambre d’agriculture (même si c’est un particulier) ;
  • le numéro d’identification de l’animal. 

Sans ces mentions légales, l’annonce est frauduleuse. Si ces mentions sont bien dans l’annonce, vous pouvez vérifier les numéros, notamment le Siren du vendeur.

Au delà de l’annonce, il vaut toujours mieux aller voir l’animal avant de l’adopter. N’hésitez pas à demander à voir les parents, regarder dans quelles conditions il est élevé et s’il est en bonne santé. Demandez également à consulter son carnet de santé. Il doit vous être remis lors de l’achat. Si vous passez par un éleveur, il aura certainement un site internet avec des avis et des commentaires le concernant. Si c’est un particulier qui vend une portée par an, demandez à aller chez lui afin de constater par vous-même du sérieux de la personne. 

Attention aux éleveurs sans numéros de Siren. Ce sont bien souvent des personnes faisant du trafic avec des animaux volés voués à la vente directe ou à la reproduction. Lire aussi : Comment dénoncer le non-respect de la réglementation en matière de vente ou de don d’un animal ?

Bon à savoir : ne payez rien tant que l’on ne vous remet pas l’animal ! Si l’on vous dit que l’on ne peut pas vous recevoir, que l’animal va vous être amené ou envoyé par avion ou autre : laissez tomber.

Cas de l’animal donné

Un don est un don ! Aucune contrepartie ne peut vous être demandée. Sinon c’est une arnaque ou à minima un non-respect de la réglementation en matière de cession d’un animal. Pour en savoir plus --> Ce que dit la loi sur la vente ou la cession d'un animal

Sachez que la loi exige que l’animal cédé ait plus de 8 semaines et qu’il soit identifié à la charge du cédant. Le vendeur devra donc vous fournir le numéro de puce ou de tatouage et ne peut en aucun cas vous demander de l’argent en contrepartie. Attention donc aux annonces gratuites pour lesquelles on vous demande de rembourser des frais vétérinaires ou de payer des frais de transport pour un animal.

La plupart du temps, on va vous raconter une histoire à faire pleurer dans les chaumières et vous envoyer de magnifique photos d’un chaton ou d’un chiot qui n’existe absolument pas ! Là encore, rencontrez l’animal avant de régler quoi que ce soit, vérifiez son état de santé, demandez son carnet de vaccination et abandonnez dès que l’on vous dit que l’animal n’est pas en France et qu’il faut payer quelques frais dérisoires pour le rapatrier, car ses maîtres ne peuvent pas garder le chien !

Si vous souhaitez adopter des animaux vivant dans des conditions misérables à l’étranger, sachez que de nombreuses associations se sont spécialisées dans ce type de sauvetage (rapatriement de galgos, de chiens de pays de l’est, d’animaux de laboratoires,...). En passant par une association, vous serez assurés de réellement sauver une vie.

Depuis le 1er janvier 2021 tout propriétaire de chat non identifié encourt une amende de 750 euros, même en dehors de toute cession.

A lire --> Pourquoi faire identifier son animal ? 

Attention aux appels aux dons sur internet

Donner son argent pour une cause oui mais à bon escient !

Le reversement à une association de protection animale

Un clic, un achat sur internet, et on vous promet en contrepartie qu’une association de protection animale recevra une aide financière. Avant de vous lancer, vérifiez que la liste des bénéficiaires est mentionnée. Et que ces associations existent. Vous devez aussi avoir accès aux conditions générales stipulant quel pourcentage est reversé. Un bilan des actions doit aussi être publié en ligne. Lire aussi : Teaming comment ça marche ? - YouCare, le moteur de recherche solidaire qui aide les animaux de refuges !

N’hésitez pas à faire des recherches en ligne avec le numéro d’immatriculation de l’annonceur. Et à appeler une association bénéficiaire au hasard afin qu’elle vous confirme la réalité du « partenariat ». Prenez l’exemple du Fonds Saint Bernard vous trouverez dans Qui sommes nous ? notre déclaration en préfecture. La transparence est bien souvent la base de l’honnêteté. 

Les annonces ou posts déchirants des réseaux sociaux

Comment se détourner des appels au secours qui sont partagés sur internet avec des photos d’animaux mal en point, menacés d'abattage ou d’euthanasie ? Là encore il suffit de vérifier la source. Si le combat est mené par une association de protection animale, vous trouverez sans problème son numéro d’immatriculation. Vous pouvez contacter les dirigeants, poser des questions, obtenir des preuves, des devis ou factures vétérinaires. Vérifiez également si la situation est toujours d’actualité ou si ce n’est pas un appel à l’aide qui a plusieurs années. S’il s’agit d’un particulier, soyez vigilant ! Vérifiez la réalité de la situation, un animal a besoin avant tout d’un adoptant pour être sauvé et non d’argent.

Sur des sites tels que ceux du Fonds saint Bernard30 millions d’amis, la Fondation Bardot etc … vous pouvez consulter le montant demandé en moyenne pour l’adoption d’un chien, d’un chat, d’un lapin, d’un cheval etc … Certaines association demandent un « don libre ». Mais en moyenne, l’adoption d’un chat est autour de 130 euros (en fonction de s’il est déjà stérilisé ou non) et de 300 euros pour un chien. Pour un équidé, comptez une moyenne de 400 euros. Si vous voyez passer une annonce dans laquelle il est demandé 1 000 euros pour un cheval, attention à l’arnaque et au trafic !

Les associations ont besoin de vos dons. Et s’engager c’est formidable ! Mais n’oubliez jamais le maître mot « la transparence ». Pour toute question posée vous devez avoir une réponse et un animal a toujours une traçabilité (numéro d’identification, carnet de santé etc …). Avant de partager un post, vérifiez donc toujours qui est à l’origine du post, de quand il date et si l’information vous paraît réelle et en adéquation avec la réglementation.

Lire aussi --> Comment aider les associations de protection animale ? 

Donner un animal : attention à l’adoptant

Une chatte a fait une portée de chaton au fonds de votre jardin. Votre grand-mère est décédée laissant un chien que vous ne pouvez pas garder et vous voulez donner l’animal à une bonne famille.

Premier réflexe : contacter une association de protection animale

En effet, les associations de protection animale peuvent vous aider à mettre en règle l’animal et à lui trouver de bons adoptants. Même si l’association n’est pas toujours en capacité de prendre en charge l’animal, celle-ci pourra vous apporter conseils et aides pour lui trouver une famille responsable. 

Pour en savoir plus --> Animal trouvé, domestique ou sauvage : comment réagir? - J’ai trouvé un chaton : que dois-je faire ?

Second réflexe : mettre en règle l’animal et le protéger avant toute cession

Pensez à faire identifier et stériliser l’animal avant cession pour décourager d’éventuels trafiquants. En effet, un animal non stérilisé peut être utilisé pour de la reproduction illégale. Il faut être très attentif et ne pas faire confiance au premier venu. Des personnes peu scrupuleuses utilisent le net pour trouver des animaux "gratuits" pour leur faire subir toutes sortes de sévices. 

Confier l'animal à une association, ne le protégera pas à 100% des individus malhonnêtes mais il aura plus de garanti, d’engagement et de suivi qu’une cession non officielle faite entre particuliers. 

Trop de gens hélas cherchent à se faire de l’argent sur le dos de la détresse animale et cela, au détriment de ceux qui œuvrent véritablement dans leur intérêt. Les animaux n’ont pas la possibilité de se défendre face aux trafic. Il ne tient donc qu’à vous d’être vigilant et responsable pour les protéger et faire reculer les mauvaises pratiques.